Amina courait. Elle courait à en perdre haleine, à en s’écorcher les pieds. Mais elle avait l’habitude, c’était une fille qui aimait bouger. Ses pieds s’étaient endurcis et avaient développé une grande agilité. Mais là, Amina ne courait pas parce qu’elle aimait bouger. Non, elle courait pour fuir.  Elle n’avait nullement le temps d’admirer le paysage bien qu’il fut magnifique. Mais de toute façon elle avait l’habitude, l’habitude de cette plaine aux airs calmes mais qui en réalité, était sans doute le lieu le plus dangereux de la nature. Là où même sous une très jolie plante se cachait une bête assoiffée de sang. Elle savait déjà. Il y a bien longtemps les humains s’étaient unis et avaient construit un village à l’ouest de la plaine, un village protégé par des gros pics de bois plantés dans la terre, très serrés. Les habitants du village s’étaient reproduis entre eux pendant des générations et des générations. Aujourd’hui Amina fuyait cela, cette coutume de se marier avec son voisin ou son cousin. Amina était la seule fille du village à avoir l’âge de se marier en ce moment. Les autres filles étaient soit des femmes qui avaient déjà fondées une famille depuis un bon bout de temps ou soit des petites filles de 5 ans par là. Amina avait seize ans et deux mois. Et bien sûr tous les jeunes hommes voulaient s’unir avec elle. C’était vrai, Amina était jolie mais elle était sauvage aussi, très sauvage. Elle préférait observer en silence les insectes que d’avoir une conversation avec quelqu’un, surtout si celui-ci voulait se marier avec elle.

Amina ne s’arrêtait pas, pas question de se laisser faire et de se marier avec un homme qu’elle n’aimait pas. Son père se moquait souvent d’elle quand elle disait qu’elle attendait le « grand amour », il rigolait fort et gloussait que Amina était loin d’être une princesse, qu’il ne fallait pas se faire d’illusion, les contes de fées n’existaient pas. Amina baissait la tête et s’avouait que son père avait raison, que ce ne serait surement pas ici dans son petit village qu’elle tomberait amoureuse. C’était idiot mais elle ne pouvait quand même pas s’empêcher de penser que peut-être un jour…non c’était stupide.

 Elle courait, elle ne savait pas trop où elle allait mais ce n’était pas ce qui la préoccupait. Son père était surement mort d’inquiétude de savoir sa fille seule dans la nature sauvage mais Amina prenait cela comme une vengeance, une vengeance de l’avoir obligé à se marier. Ce matin, il lui avait présenté encore un autre « prétendant ». Mais cette fois, le père d’Amina en avait plus que marre d’écouter sa fille refuser à chaque fois la main de qui conque et il voulait qu’elle se marie maintenant. « Que deviendrais sa fille si elle ne se marierait jamais ? » se demandait-il sans cesse. Il avait la réponse : une femme seule, sans aucun avenir, rejetée. Alors quand le jeune Odrick, robuste et de bonne réputation était venue lui demander sa fille ; il n’avait pas hésité et Amina n’avait, cette fois, rien à dire. Mais Maki n’était pas stupide et savait très bien que sa fille ne se laisserait pas faire. Ce matin, Amina s’était enfuie et Maki était désespéré.

Amina s’était arrêtée pour reprendre un peu son souffle, à l’ombre sous un grand arbre. Elle s’assit parterre en tailleur et regarda autour d’elle, elle posa enfin ses yeux sur un petit papillon bleu qui volait haut dans le ciel. Une larme coula sur la petite joue d’Amina. Lui, au moins, il était libre et pouvait aller là où il le souhaite. C’était ça la liberté, marcher, voler, nager, peu importe où nous allons, il n’y aucune règle et aucune limite. Avancer et se soucier de rien, vivre jour pour jour.

Soudain un grognement se fit entendre, Amina sursauta. Elle se leva brusquement et attrapa un bâton pour se défendre. Elle resta quelques minutes dans une position d’attaque mais rien ne vint. Peu après, le grognement se manifesta encore, cette fois il paraissait plus lointain. Amina se mit alors à courir dans la direction du grognement. Elle voulait savoir, savoir ce qu’était ce bruit qu’elle n’avait jamais entendu auparavant. Elle n’avait pas peur. Si c’était un dangereux prédateur, elle savait se défendre. Amina s’entrainait souvent à combattre, elle le faisait en cachette derrière la hutte abandonnée de son ancien voisin, qui était décédé à présent. Une fille ne devait pas savoir se battre, mais, comme d’habitude, Amina cassait les mœurs.

Le grognement continuait, mais maintenant c’était plus une espèce de plainte. Amina s’en rapprochait petit à petit. Elle arriva enfin dans une petite clairière, là d’où venait les grognements. Et ce qu’elle vit en face d’elle n’était vraiment pas ce à quoi elle s’attendait.

Note de l'auteur :

Bon et bien voilà c'est la première partie...elle n'est vraiment pas génial, elle embarque pas franchement, elle est assez courte aussi. Mais bon de toute façon les débuts sont toujours un peu chiants! ☺ Bref j'espère que à vous, ça vous avez quand même un petit peu plus!☻ Donner moi des avis constructifs!

Bisous!♥

-Aga